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EPI : Un lancement sous haute tension

Fin novembre devait marquer un tournant dans la mise en place du projet de l'European Payment Initiative (EPI), présenté comme un nouveau scheme de paiement européen et un levier d'harmonisation et de numérisation des paiements en Europe. Même si officiellement, la décision de transformation de l'interim company en Target company a bien été prise, les dissensions sur la répartition de l'engagement financier ont débouché sur l'accord d'un délai supplémentaire jusqu'au 22 décembre de cette année.

LES FAITS

  • Le projet de paiement paneuropéen avance sûrement, selon ses parties-prenantes, mais lentement. Il reste par ailleurs difficile d'obtenir des informations sur l'évolution des discussions et leur concrétisation. 
  • Un vote attendu a néanmoins eu lieu en début de semaine. Il devait porter sur les montants à investir par les différents membres pour soutenir le projet ; une seconde tentative pour tenter de mettre d'accord les 22 banques engagées. 
  • 1,3 milliard d'euros seraient actuellement sur la table.
  • Or deux membres d'EPI ont d'ores et déjà précisé ne pas avoir de fonds à investir dans le projet ; trois autres membres ont quant à eux demandé un délai supplémentaire de réflexion pour étudier la question de leur participation financière au projet.
  • La décision de cette réunion est donc tombée, prenant la forme d'un nouveau report pour une conclusion prévue cette fois pour le 22 décembre prochain. A cette date, la répartition finale des investissements et donc des actionnaires du projet devrait être connu.
  • Le projet a toutefois été entériné et le lancement officiel d'EPI devrait intervenir début 2022.

 

ENJEUX

  • Ne pas perdre de temps : Ce report supplémentaire est une mauvaise nouvelle car il souligne la difficulté qu'ont les acteurs bancaires à s'investir dans ce projet colossal. Or, la vitesse du progrès technologique plaide pour une accélération. De plus, les acteurs concurrents gagnent également du temps pour élaborer leur défense et mettre en place des scenarios alternatifs.
  • Un projet réduit en termes de membres ? Le fait que des membres de cette initiative globale à l'échelle européenne ne souhaitent finalement pas participer financièrement pose la question d'un projet lancé à 18 membres. Une décision qui remet en partie en cause l'intérêt d'EPI en tant qu'outil d'harmonisation global du marché du paiement européen.
  • Des soutiens publics : A la différence du projet Monet qui n'avait pas abouti en 2012 faute de soutiens publics affichés, le projet EPI bénéficie de soutiens répétés de la part des instances européennes. Une évolution qui marque l'importance qu'ont pris les enjeux de souveraineté ces dernières années dans le débat public, mais aussi économique.

 

MISE EN PERSPECTIVE

  • En juillet dernier, BPCE annonçait renforcer son partenariat avec Visa pour lancer une carte non co-badgée CB en préparation des Jeux Olympiques de Paris 2024. De son côté, MasterCard joue également la dissension pour freiner ce projet concurrent.
  • Face aux banques, aussi, les PSP ont créé une alliance européenne de l’industrie des paiements digitaux (EDPIA).
  • Parallèlement, les géants du web représentent aussi une menace alors qu'ils gagnent du terrain en imposant leurs propres règles aux spécialistes du paiement.
  • Au-delà des risques internes de mésententes entre les membres d'EPI se posent donc, plus fortement que jamais, des menaces externes sur la souveraineté européenne en matière de paiement.