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Vers l’adossement des espèces à une cryptomonnaie d’Etat ?

Deux banques centrales anglo-saxonnes suggèrent d’émettre une cryptomonnaie garantissant pièces et billets.

Deux hauts banquiers centraux ont lancé l’idée de modifier l’émission de la monnaie centrale en pièces et billets garantis. Le but est, pour une banque centrale soucieuse de stimuler l’économie, de pouvoir fixer des taux d’intérêts négatifs sans inciter le grand public à thésauriser les espèces.

Remplacer la monnaie circulante par une telle monnaie électronique, prépayée, supprimerait en théorie ce comportement, frein à la relance monétaire. Alternativement, à défaut de supprimer tout ou partie des espèces, les deux banquiers centraux proposent d’adosser leur valeur à une nouvelle cryptomonnaie, émise et garantie par les pouvoirs publics. Cela permettrait à la politique monétaire de trouver une marge de manœuvre supplémentaire en cas de stagnation macro-économique prolongée, avec des taux descendant si besoin en-dessous de zéro.

Notre Analyse : Renforcer l’efficacité monétaire en préservant la confiance

Ce sujet est donc devenu une priorité d’étude pour la Bank of England, sous l’autorité de son économiste en chef Andy Haldane. De même, Greg Medcraft, Président de l’Australian Securities and Investments Commission (ASIC,  équivalent en Australie de l’AMF et de l’ACPR en France), a annoncé un intérêt similaire, mettant même en avant le bénéfice d’une désintermédiation poussée.

Il s’agit certes d’une perspective lointaine. Pour autant, elle témoigne de la valeur considérable apportée par la technologie dite du « blockchain », le paquet numérique élémentaire qui permet de tracer l’échange des transactions de cryptomonnaies de type Bitcoin. Surtout, ces deux interventions publiques montrent à quel point les banques centrales ne voient plus les banques comme les seuls acteurs légitimes à offrir des services financiers, de paiement, de titres, etc.

Outre la faisabilité, reste à savoir si le public ferait toujours confiance aux espèces quand la garantie publique serait désormais accordée à la cryptomonnaie de la banque centrale, à laquelle elle serait liée par un taux de change explicite. En particulier pour la BCE, pour qu’une telle innovation soit concevable, il faudrait y apporter la garantie conjointe de tous les Etats de la zone euro.