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  • Stratégie d'acteur
  • France

Le paradoxe des néo-banques : la réussite sans la rentabilité ?

LES FAITS 

  • L'ACPR vient de publier les résultats de son étude annuelle sur le marché des néo-banques hexagonales. Les résultats sont mitigés. Comme en 2018, si ces acteurs disruptifs gagnent en dynamisme, en prospection ou en notoriété, leur rentabilité est loin d'être une réalité pour la plupart d'entre eux.
  • Contexte : une quinzaine de "néo-banques" ont été étudiées, parmi lesquelles Boursorama, EKO, Orange Bank ou N26. On voit donc que l'ACPR inclue également dans son étude des pionniers de la banque en ligne, qui ne font pas partie de la nouvelle génération d'acteurs nés depuis 2015.
  • Quatre familles d'acteurs, avec des porosités entre chaque catégorie :
    • les banques en ligne "historiques", émanation des banques traditionnelles : Boursorama, Fortuneo, ING Direct, Monabanq, Hello Bank!,
    • les banques des distributeurs, dotées d'un réseau : Carrefour Banque, Orange Bank
    • les pure players mobiles : N26, Qonto, Nickel, Ma French Bank, EKO
    • les services bancaires "à la carte" proposés par des FinTech : Treezor, Ditto
  • Globalement, les néo-banques font face à une stagnation, voire une baisse de leur chiffre d'affaires par client ; il est en moyenne passé de 101 euros en 2017 à 99 euros en 2018.
  • Quelques acteurs dégagent une marge réduite, mais la plupart demeurent confrontés à des résultats négatifs, plombés par des coûts d'acquisition très élevés.
  • En parallèle, le nombre des comptes courants ouverts auprès des néo-banques a été multiplié par 2,5 en deux ans, atteignant 3,5 millions de clients actifs en 2019.
  • La rentabilité de ces acteurs dépend de :
    • leur modèle économique ;
    • de la part des clients actifs aux revenus les plus élevés qu'ils parviennent à capter ;
    • de leur agilité (les infrastructures les plus légères sont plus proches de la rentabilité).

ENJEUX

  • Des acteurs toujours à la recherche d'un modèle économique, plusieurs années après leur lancement. L'ACPR fait le même constat qu'il y a 18 mois ; si les néo-banques ont encore gagné des parts de marché et de la notoriété, elles n'atteignent que très rarement leur point de rentabilité. Ces résultats peuvent s'expliquer à la fois par des primes très élevées à l'entrée en relation, des investissements informatiques lourds (mais en passe d'être rentabilisés) et des levées de fonds "trompeuses", parfois surdimensionnées en regard de l'absence de rentabilité par client.
  • L'ACPR note toutefois qu'à plus long terme, les projections de certains acteurs tendent à s'améliorer, montrant qu'il existe un modèle pour certains, reposant à la fois sur la captation de nouveaux clients, sur la maîtrise des coûts et sur la capacité à rendre ces clients plus actifs.
  • Aucune visibilité sur les conséquences de la crise du Covid-19. L'étude de l'ACPR a été close en mars dernier ; ses résultats sont donc à nuancer dans la mesure où ils ne donnent aucune vision sur les conséquences de la crise sanitaire. On sait déjà que ces conséquences ont été majeures sur les néo-banques, poussant déjà un certain nombre à une fermeture anticipée. Ces conséquences devront donc être évaluées à plus long terme sur les acteurs les plus résistants.

MISE EN PERSPECTIVE 

  • C-zam, Morning, Ipagoo, Ditto Bank, Ferratum Bank, SharePay... autant d'acteurs qui ont récemment annoncé l'arrêt de leurs activités en France.
  • Une fois que les investissements initiaux auront été recouvert, il restera encore aux néo-banques à s'imposer à long terme face aux géants de la Tech, qui gagnent en puissance et à la multitude de nouveaux acteurs de niche qui parvient encore à s'installer sur le marché.