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Banques et FinTech sont-elles prêtes pour la BankTech ?

La conférence Bordeaux FinTech 2016, 2ème édition d’un évènement qui rassemblait des acteurs financiers de tous horizons, s’est ouverte sur un constat intéressant : la communication autour des FinTech et de leurs relations avec les banques est minée par une série de mythes, dont le temps semble être (enfin !) révolu. Place à de nouveaux modèles de collaboration.

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Non, les FinTech ne vont pas « faire sauter la banque ». Non, la banque n’est pas une forteresse inattaquable. Non, la menace ne vient pas (que) des FinTech.

Ces constats viennent de l’étude « Disrupter la banque pour la sauver », conduite par le Lab de Bpifrance et présentée pour l’occasion par Isaline Merle d’Aubigné.

Pour la plupart, banques et FinTech veulent collaborer, même si les modalités de cette collaboration laissent encore perplexes les deux parties. Entre incompréhensions culturelles, incompatibilités dans les modes de travail et freins économiques, les limites à ces collaborations sont en effet nombreuses. Ils n’en demeure pas moins que la plupart voient un intérêt à se rapprocher.

Les banques qui pratiquent l’hybridation

Hybridation : littéralement, « la mise en synergie de deux types d’énergies » (celle de la banque et celle de la FinTech) comme l’a souligné Anne-Laure Navéos, responsable des acquisitions et partenariats stratégiques au Crédit Mutuel Arkéa. C’est le choix fait notamment par des banques comme Arkéa ou la Société Générale, qui cultivent la proximité avec les FinTech, investissent et travaillent  avec elles pour co-produire des innovations, au bénéfice des clients finaux.

Cette stratégie a cependant ses limites, comme le rappelle Aymeril Hoang, directeur de l’innovation à la Société Générale. D’abord le coût de transaction, qui reste trop élevé dans les banques, rendant parfois ces dernières incapables de collaborer sur des pilotes avec des FinTech. Mais aussi le manque d’agilité, ou tout simplement le manque de communication.

Alors, l’hybridation jusqu’où ? Jusqu’à ce que le client final soit satisfait, répond Matthias Baccino, directeur général de Binck.fr.

La voie de l’indépendance est-elle encore possible pour les FinTech ?

Oui, répond Mathias Baccino, comme en témoigne le courtier d’origine néerlandaise BinckBank, créé en 1999 par trois passionnés « dans un garage » et qui détient aujourd’hui 600 000 comptes clients en Europe, pour 9 millions de transactions et 20 milliards d’euros d’actifs. Et ce, sans l’appui d’une banque. Une voie possible, mais un choix plus compliqué selon lui.

C’est aussi l’avis d’Eric Charpentier, fondateur de la « FinTech des champs », Morning. Lui aussi tient à l’indépendance de son entreprise atypique, basée sur un campus verdoyant de la région toulousaine (Le Toaster) et qui, forte de son agrément d’Etablissement de Paiement, propose un compte bancaire et des services mobiles et s’apprête à lancer sa carte de paiement. Il n’exclut pas cependant de discuter avec des banques, mais plusieurs « pour que personne ne tire la couverture à soi »...

Mais comme l'ont rappelé plusieurs intervenants, peu importent les modalités de collaboration, pourvu que le client final soit satisfait. Et c’est effectivement bien lui qui arbitrera au final ces relations. Ce qui nous conduit à la vraie menace qui couve pour les banques : non les FinTech, mais plutôt les GAFA, tous ces géants qui en savent plus sur nous que toutes les banques réunies et comptent bien se servir de ces données pour transformer les banques en prestataires techniques.

Et demain ? FinTech Bank ou BankTech ?

Est-on toujours une FinTech quand on est racheté par une banque ? Question intéressante, posée par Alain Clot, président de France FinTech et animateur de l’une des tables-rondes consacrées à ce sujet.

Une partie de la réponse se trouve dans l’incroyable FinTech Book, produit par Susanne Chishti et Janos Barberis. Ce livre, inédit par la quantité d’avis recueillis et par la largeur de son champ d’action (international), présente notamment le point de vue atypique de Fidor Bank.

Cette banque allemande, rachetée cette année par BPCE, est le précurseur de la banque communautaire en Europe. Après avoir ouvert sa filiale britannique, elle travaille au lancement d’une filiale française. Sophie Guibaud, en charge de ce lancement et du développement européen de Fidor, parle dans ce livre du concept de BankTech.

fidorOS

Un modèle hybride où la banque, prenant les devants de cette concurrence et des nouvelles attentes de ses clients, agrège divers services financiers, les siens et ceux de start-up partenaires. Le  meilleur des deux mondes, en somme. Cette offre repose sur une plate-forme ouverte aux développeurs (en l’occurence fidorOS). Une manière de s’appuyer sur son socle de compétences, tout en évitant à ses clients de « papillonner » entre les offres concurrentes.

Ce modèle gagne en crédibilité, alors que le régulateur pousse vers l’APIsation de la banque. Et que, de son côté, le consommateur accède de plus en plus aisément sur son smartphone à une offre pléthorique.

Certaines banques, moins jeunes que Fidor, tendent d’ailleurs à se rapprocher de ce modèle. C’est le cas notamment de BBVA, qui a su intégrer harmonieusement l’offre et les équipes de Simple, tout en retravaillant sa propre architecture pour proposer un API Market. Et ce sera probablement le cas d’autres établissement, dans la mesure où la pression des géants du Web se fait de plus en plus forte et devrait mettre tout le monde d’accord.