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TENDANCES 2017 - Blockchain : espoir ou désillusions ?

400 millions de dollars, c’est le montant des investissements mondiaux dans les start-up de la blockchain en 2016 (source : Coindesk). Un chiffre en baisse par rapport à 2015, mais qui illustre cependant l’importance du sujet et la passion qu’il ne cesse de générer depuis son émergence médiatique en 2014.

A l’euphorie de 2015, a succédé une phase que l’on pourrait qualifier de « retour à la raison ». 2017 permettra-t-elle enfin de mesurer le véritable potentiel de cette technologie prometteuse ?

Des projets de plus en plus nombreux

En 2016, le nombre de projets liés à la technologie blockchain a littéralement explosé, et ce dans des domaines d’application très variés : du paiement, au commerce international, en passant par la certification de documents (actes notariés, diplômes), les civic tech (vote) ou encore l’assurance.

Dans ce contexte d’effervescence, l’usage de cette technologie a suscité nombre de débats, mais surtout beaucoup d’incompréhensions. Plus d’un an après l’avènement du buzz autour de la blockchain, ses perspectives concrètes semblent de plus en plus floues.

Pire, des dissensions bien réelles (d’ordre politique pour la plupart) ont semé le trouble dans les différents projets en cours d’expérimentation, rendant plus complexe encore l’évaluation de son potentiel.

 

  • Ainsi, R3 s’est divisé face à des divergences de vue au sujet de la gouvernance du consortium ; la banque Goldman Sachs a annoncé publiquement son désaccord et quitté la structure, suivie par d’autres établissements (Santander et NAB notamment). Signe de la difficulté qu’ont les établissements financiers à partager leurs investissements sur une technologie considérée comme stratégique. Signe également que son côté « ouvert » reste encore difficile à manier pour nombre d’établissements qui s’accrochent aux modes de gouvernance qu’ils ont toujours connus.

 

  • Dans le même temps, un autre consortium s’est créé, pour le développement d’une application unique cette fois, visant à supporter les transactions transfrontalières des PME exportatrices.

 

Publique ou privée ?

Face à cette complexité croissante, on constate finalement que deux tendances se dessinent dans l’utilisation de la technologie blockchain :

  • les projets qui s’appuient sur une blockchain ouverte, en particulier la blockchain de bitcoin : c’est le cas par exemple de Stratumn qui a développé un protocole permettant de certifier des process. Entre autres expérimentations, un cas pratique a été élaboré avec Lemon Way, pour assurer le prêt de biens de valeur entre particuliers.

     

  • Et ceux qui sont partisans de blockchains privées : c’est le cas d’Hyperledger ou de Corda (supporté par le consortium R3 CEV).

Le débat est encore vif sur l’opportunité de se tourner vers l’une ou l’autre, les questions de sécurité étant centrales. De l’avis général, la blockchain de bitcoin reste la plus sécurisée. C’est aussi celle qui est la plus porteuse de disruption, par son aspect auto-géré, qui sous-tend par conséquent l’éviction totale des tiers de confiance.

Les blockchains privées, plus adaptées aux enjeux de certaines entreprises (et aux exigences de KYC par exemple), restent tributaires du processus d’approbation nécessaire à l’entrée dans la chaîne qui, pour beaucoup, représente un risque de fraude en contradiction avec l’esprit initial de la blockchain de Bitcoin.

 

Vers un retour en grâce du bitcoin ?

Autre élément de contexte : le feuilleton à rebondissement du bitcoin continue… Après avoir dépassé le seuil psychologique des 1 000 dollars en tout début d’année, son cours a dévissé suite aux annonces du gouvernement chinois, qui a décidé de mettre son nez dans les échanges des plates-formes de transactions de Pékin et Shanghai. La Chine est en effet pour beaucoup dans la forte demande qui a fait monter les cours, tout comme d’autres pays émergents comme l’Inde ou la Bolivie. Et le gouvernement chinois, qui cherche à endiguer la fuite de capitaux, soupçonne le bitcoin d’en être en partie responsable.

Il faut dire que cette monnaie virtuelle s’affirme plus que jamais comme une valeur refuge ; la preuve étant que la montée des cours a été corrélée à une baisse de ceux de l’or… Dans un contexte politique et économique anxiogène, ce succès n’est pas près de se démentir. Comme le rappellent Vidal Chriqui et Jacques Favier, dans la web-série « Blockchain Révolution », le bitcoin peut être considéré comme un cash numérique (voire un or numérique), qui permet de reproduire dans le monde digital ce que permettent les espèces : anonymat, instantanéité, simplicité.

Ce succès n’est que renforcé par l’aspect sociétal des choses : si le bitcoin apparaît comme une valeur « refuge », il est aussi plus que jamais le signe d’une défiance « anti-système ».

 

En conclusion, malgré sa volatilité persistante, bitcoin s’est imposé dans le paysage monétaire mondial et n’a fait que gagner en légitimité tout au long de 2016.

Au final, on peut s’interroger sur l’avenir de bitcoin en tant que monnaie, mais pas sur celui de sa blockchain, porteuse de nombreuses applications innovantes, en particulier par sa capacité à porter une preuve numérique. Elle impose cependant une ouverture radicale, risque que les établissements financiers ne seront peut-être pas prêts (ou en mesure) de prendre.