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Les banques interdites de négociations collectives sur Apple Pay en Australie

Après de longues tergiversations, c’est finalement Apple Pay qui a remporté le bras de fer engagé avec les banques locales. Pour le régulateur australien ACCC (Austrlaian Competition and Consumer Commission) qui a tranché, le consommateur aurait plus à perdre qu’à gagner d’un accès mutuel à la fonction NFC de l’iPhone.

L’ACCC a publié sa décision finale dans la bataille juridique opposant, depuis juillet dernier, quatre banques locales à Apple. Ses consultations ont confirmé ses conclusions provisoires : satisfaire la requête bancaire causerait plus de distorsions de concurrence que de progrès pour les particuliers. Les établissements souhaitaient être autorisés à s’unir dans des négociations face à Apple pour l’usage de l’App Store et de l’interface sans contact des iPhones. Elles souhaitaient offrir leur propre portefeuille mobile sur iOS.

L’ACCC a admis qu’un accès collectif au NFC d’Apple stimulerait la concurrence dans les paiements mobiles, mais présenterait aussi des distorsions. D’une part, le modèle économique d’Apple, fondé sur l’intégration logiciel/matériel, serait amoindri, dénaturant les conditions de concurrence avec Google. Ensuite, le paiement mobile étant un marché encore émergent et très évolutif, un investissement interbancaire prématuré pourrait déséquilibrer le marché au profit du NFC sur smartphone. Les banques elles-mêmes pourraient être poussées à renoncer à l’émission de cartes physiques. Enfin, le refus de l’ACCC doit permettre à Apple Pay et aux autres wallets multi-émetteurs de maintenir une pression concurrentielle, évitant aux clients de rester captifs d’un émetteur donné.

Notre analyse - L’appli, tête de pont pour contrôler tout le portefeuille ?

En résumé, les capacités d’Apple à innover au profit des consommateurs, malgré son rôle dominant, ont plaidé en sa faveur, plutôt que celle du secteur bancaire. L’argumentation de l’ACCC révèle néanmoins une approche très prudente, évitant toute interférence avec le libre jeu des évolutions technologiques et des succès de marché.  Cette prudence a sans doute été renforcée par le fait que la décision de l’ACCC est un précédent mondial, comme ce fut le cas, il y a 17 ans, avec le précurseur rapport Wallis sur l’interchange monétique.

Les quatre plaignants craignent que leurs marges d’innovation ne reculent de concert avec celles de négociation face à Apple. Ils soulignent que les m-wallets débutent par le paiement, pour numériser ensuite le reste du portefeuille : billétique, fidélité, contrôle d’accès, identité. De ce fait, satisfaire les intérêts d’Apple revient à lui laisser un contrôle croissant sur le m-wallet de chaque consommateur et à accroître les revenus tirés des titulaires d’iPhones.