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L’évolution des moyens de paiement mettra-t-elle fin à la carte bancaire ?

La carte bancaire a ringardisé dans une certaine mesure l’argent liquide et les chèques, bien que ces deux moyens de paiement ne semblent pas encore près de disparaître. Mais, la course aux paiements électroniques fait désormais une part belle aux smartphones, même si les changements d’habitude se font très lentement et qu’un moyen de paiement ne chasse pas l’autre.

Pour des consommateurs de plus en plus connectés, le smartphone devient incontournable pour les opérations de paiement. Dans ce contexte, quel est donc l’avenir de la carte bancaire ? Et quels seront les moyens de paiements alternatifs qui sortiront du lot ? Ces questions ont fait l’objet de débats lors du Forum CB 2016 qui s’est tenu le 7 octobre à la maison de la chimie.

 

2017 : l’année du paiement mobile ?

Un gain de confiance.

Le paiement sans contact s’est installé dans le quotidien des Français : le nombre de transactions évolue  partout en France puisque 10 % des paiements CB sont désormais sans contact. Jérôme Le Quéré, de Monoprix, affirme que 2 % du chiffre d’affaires de l’enseigne (soit 100 M€ sur les 5 milliards d’euros de CA en 2015) sont réalisés via le sans contact. Arnaud Crouzet, responsable paiement chez Auchan, ajoute : « Nos clients ont changé leurs modes de paiement et ont confiance pour payer sans contact ». Les commerçants et chaînes de distribution voient de nombreux intérêts dans ce mode de paiement dont la fluidité en caisse, le confort du client et la baisse des paiements en espèces. Mais les terminaux NFC servent autant la carte sans contact que le paiement mobile.

2016, Année Apple Pay.

Pour Christine Bardoulat, Directrice Marketing chez Oberthur, l’année du paiement mobile est peut-être 2016, qui a été marquée par le lancement d’Apple Pay en France : « L’effet Apple Pay a confirmé au monde entier que le paiement mobile est l’avenir ». Elle ajoute :

«  La génération Y veut du fun et de l’instantanéité, le paiement mobile répond à ses besoins. Les Français sont prêts à utiliser le paiement mobile, à nous de le sécuriser ».

Réservée aux clients de BPCE, Carrefour et Edenred, la prise en charge d’Apple Pay est vite devenue un sujet de discussion entre les clients et leurs banques sur les réseaux sociaux.

Des solutions bancaires…

Pour BNP Paribas cependant, Apple Pay n’est pas la seule offre et les initiatives collectives sont à encourager. Le groupe prévoit de tester au quatrième trimestre, en partenariat avec Carrefour, sa solution de paiement mobile intégrant les offres promotionnelles, baptisée WA!

…et non bancaires.

Le développement de solutions de paiement mobile n’est pas l’apanage des banques. Géants de l’Internet, opérateurs télécoms, constructeurs de téléphone et chaînes de distribution, tous veulent faire partie de ce déploiement et lancent tour à tour des solutions de paiement mobile afin de se différencier de la concurrence.

C’est le cas de Google, représenté lors de cette journée par Marie-Astrid Michel, qui a évoqué à cette occasion le prochain lancement d’Android Pay en France. Elle n’a pas annoncé de date précise mais a insisté sur la non désintermédiation qu’elle représente ; elle précise :

« Lancer Android Pay se fait avec tout l’écosystème bancaire ».

D’autres initiatives structurantes ?

Quelques données sur la progression du m-commerce.

Le marché de l’e-commerce progresse en France, il a dépassé les 70 milliards d’euros de CA en 2016 et concerne plus de 36 millions de Français. Le mobile, représente quant à lui 25% du CA de certains commerçants (un chiffre qui peut aller jusqu’à 50 % chez d’autres). Sur ces cinq dernières années la progression du paiement mobile reste deux fois plus forte que celle de l’e-commerce. Le taux de conversion sur le Web est de 2,7 %, bien loin derrière celui de la proximité qui est de 50 % : le paiement « sans couture » devient par conséquent indispensable. « Les commerçants sont prêts à payer les frais d’un moyen de paiement, si celui-ci augmente le taux de conversion », affirme Marc Lolivier, Directeur Général de la Fevad. Dans ce contexte, les nouvelles initiatives réussiront elles à s’imposer ?

L’instant payment.

Face aux exigences croissantes des consommateurs, les initiatives dans le monde du paiement se multiplient. L’instant payment semble être l’une des initiatives les plus prometteuses, la technologie ayant déjà fait ses preuves dans certains pays d’Europe, à l’image du Royaume-Uni où Faster payments se différencie comme un instrument de paiement à part entière. Pour Philippe Marquetty, directeur des produits paiement chez Société Générale, l’instant payment va s’imposer, mais sans savoir quel sera son coût par rapport à celui de la carte. Si le coût du virement reste bien inférieur, de nouveaux frais pourraient apparaître ; certains pourraient par exemple décider de faire payer à leurs clients l’instantanéité du virement, comme service à valeur ajoutée (voir l’initiative de Square).

La blockchain.

Malgré le potentiel de cette technologie, les contraintes de « scalabilité » pourraient faire passer la blockchain au second plan. De nombreux acteurs bancaires réfléchissent  tout de même aux systèmes de paiement qu’ils pourront mettre en place par le biais de la blockchain. Ludovic Francesconi du groupement des cartes bancaires CB nous dit :« la blockchain est une technologie intéressante mais il faut identifier les cas d’usages possibles, aujourd’hui, il n’existe toujours pas de cas d’usage évident pour le paiement. »

Le sans contact et les wearables.

Pour Gabrielle Bugat de Gemalto, l’évolution des wearables sera déterminante dans la progression du sans contact. D’après une étude réalisée par Stratos, plus de 4 répondants sur 10 disent qu’ils aimeraient utiliser des objets connectés pour effectuer leurs achats. L’utilisation des wearables devices pour le paiement commence donc à faire son chemin.

« Le consommateur ne veut pas payer, il veut acheter » Philippe Marquetty

 

D’après les différents intervenants du Forum CB, la profusion des nouvelles solutions de paiement fait ressortir l’une des principales forces de la carte bancaire : l’universalité. C’est la raison pour laquelle de nombreuses solutions de paiement restent adossées aux systèmes universels de la carte bancaire.

Pour Ludovic Francesconi, la carte ne va pas disparaître, elle devra juste trouver un nouveau positionnement. Le paiement sans contact a déjà 10 ans, l’usage des nouvelles solutions, telles que le paiement mobile, devrait sans doute prendre encore du temps…